Le contraste entre l’âpre austérité des chambres de l’établissement psychiatrique et les couleurs bariolées des toiles de Bertrand est saisissant, voire intriguant. « Avant j’étais seulement infirmier, maintenant je peints et envoie mes toiles aux quatre coins du monde. C’est toute l’imagination que j’ai toujours eue qui peut désormais s’exprimer. »
Tous les ans, Bertrand côtoit près de 2000 individus internés derrière les portes blindées verrouillées et les couloirs animés de l’établissement. A 32 ans, il ne pensait pas un jour devenir artiste-peintre. « J’ai découvert la peinture complètement par hasard en novembre 2016. Ma mère m’avait donné un vieux cadre qui trainait dans son sous-sol, je suis allé acheter une toile pour que ma fille puisse faire un dessin dessus et ensuite l’encadrer. Les toiles étaient vendues par lot, j’en ai pris une pour essayer. Un an plus tard, j’en suis à ma 370ème toile. Et je ne compte pas m’arrêter. Ma fille non plus d’ailleurs. » Marié, deux enfants, Bertrand Fournier habite une maison dans le sud de l’Essonne, « une vieille meulière que nous avons rénovée avec ma femme. Je peints les plus grands formats dans le garage et les plus petits au chaud sur le pallier. »
C’est de l’imprévisibilité que sortent souvent les trucs les plus sympas!